Start-up: A la découverte de Mme Coulibaly Déné Aicha dans l’agro-alimentaire

Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, d’un master 2 en droit des affaires et fiscalité, d’un Bac+5 en administration des hôpitaux et des services de santé, Mme Coulibaly Déné  Aicha, s’est vraiment préparée pour embrasser une belle carrière dans l’administration publique.

Ses multiples stages dans des cabinets d’avocats et dans les banques en disent long sur ses ambitions

Hélas ! Elle ne sera rien de ce qu’elle rêvait.

 Avec le soutien de son époux et de ses parents (père et mère), elle se lance dans l’entrepreneuriat

Actuellement, elle est la promotrice de l’entreprise WINDMANAGDE services, une usine de transformation des fruits en jus, en nectar et en cocktail.

Allons à sa découverte !

Elle est un pur produit  de prestigieuses universités de Ouagadougou au Burkina Faso.

Elle a étudié à l’université Saint-Thomas d’Aquin où elle a obtenu sa maitrise en droit ;

Puis, à   l’Ecole supérieure de commerce et d’informatique de gestion ( ESCO-IGES) où elle a décroché son master 2 en droit des affaires et fiscalité ;

Et enfin, à  l’Ecole nationale d’administration et de magistrature ( ENAM) de Ouagadougou.

Une école qui lui permet de porter fièrement le titre de  « Administratrice des hôpitaux et des services de santé. »

Après un  tel parcours, dans un système éducatif qui forme à la bureaucratie,  elle ne pouvait que rêver du fonctionnariat.

Seulement, voilà !  Ses multiples tentatives aux concours directs à la fonction publique se sont toutes soldées par  l’insuccès.

L’entrepreneuriat, l’alternative au chômage !

«  Une amie m’a appelée et m’a dit qu’elle a entendu parler du ‘’Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage ( PAFPA-DUAL). Elle m’a demandé si j’étais intéressée » explique Mme Coulibaly Déné Aicha

Ce  programme, se souvient-elle, en rapportant les propos de son amie, offrait aux postulants plusieurs filières de formation.

Entre autres : les produits laitiers, la transformation des fruits et légumes, les céréales, le cosmétique.

Son choix s’est rapidement porté sur la filière «  transformation des fruits et légumes ».

Elle le justifie : « Lorsque j’étais toute petite, lors des fêtes, mes parents produisaient des jus à la maison dans des bidons. »

Elle  poursuit : « comme  j’ai déjà une petite expérience dans ce domaine, j’ai fait ce choix surtout que j’étais aussi curieuse de savoir comment produire et mettre dans les bouteilles et les conserver »

Ainsi en décembre 2020, elle débute sa formation.

Un an plus tard, la voilà détentrice de son premier certificat en entrepreneuriat

Elle y a pris goût. Avide de connaissances, elle multiplie les formations pour mieux maitriser le secteur de l’entrepreneuriat.

Une attestation de formation parmi tant d’autres

Elle compte  à son actif une trentaine d’attestations.

On peut citer :

l’attestation de formation sur l’éducation financière délivrée par la direction générale de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’autonomisation des jeunes, l’attestation de formation de l’association pour la formation et la promotion des métiers du numérique, l’attestation de formation en agro-écologique hors sol, l’attestation de formation sur le business plan ou le plan d’affaires délivrée par la direction générale de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’autonomisation des jeunes

Le soutien familial, socle de son entreprise

Sans l’apport financier de son mari et le soutien multiforme de son père et de sa mère, Mme Coulibaly Déné Aicha ne sera pas la promotrice de WINDMANAGDE Services.

Alors qu’elle attendait impatiemment le financement promis après la formation, son mari a dû la soutenir avec 500.000 FCFA pour démarrer ses activités.

C’est avec émotion qu’elle le remercie au passage.

Elle remercie également sa mère qui a mis à sa disposition une partie du matériel à utiliser pour démarrer ses productions agro-alimentaires.

Elle n’oublie pas son père qui ne réclame jamais aucun kopeck pour payer la facture d’eau.

Et pourtant, elle reconnaît que la production de jus demande une forte consommation d’eau.

«  Une voiture a été même mise à ma disposition pour faire la distribution » informe-t-elle pour montrer jusqu’à quel point, elle a le soutien des membres de la famille.

Ce qui fait d’ailleurs quand il lui arrive à l’esprit de se décourager, elle s’en remet très vite.

Car,  «  entreprendre n’est pas aussi facile que ça surtout quand on fait ses premiers pas» dit-elle.

De restaurants en restaurants

quelques échantillons de jus qu’elle met sur le marché

Elle doit parcourir plusieurs restaurants et hôtels de la place pour présenter ses produits ( jus) afin de gagner la clientèle

« Au  tout début, dit-elle, j’ai commencé par le quartier où j’habite à Somgandé puis le quartier voisin Tanghin etc… »

Actuellement, «  mes jus sont disponibles dans plusieurs restaurants de la capitale et on peut même  les trouver très loin dans certains restaurants à Bassinko » se réjouit-elle.

 Mais elle ne s’en contente pas.

 Elle dit continuer par prospecter le marché pour avoir de nouveaux  clients et se faire une bonne place au soleil.

Elle produit une gamme variée de jus : «  le jus de mangue, le jus d’orange, le jus de bissap, le jus de pain de singe, le jus de nectar… »

Les difficultés qu’elle rencontre sont notamment liées à l’approvisionnement  de la matière première.

Elle explique  que les fruits proviennent pour la plupart  de Banfora et de Bobo Dioulasso et coûtent plus chers à l’arrivée à Ouagadougou

Ce qui crée une concurrence déloyale  entre elle et les usines de transformation des fruits en jus implantées à Banfora par exemple

«  Figurez-vous que pendant que le kilogramme de la mangue séchée est à 1000 fcfa à Banfora, il  coûte 2500 FCFA à Ouaga » se plaint-elle

Elle appelle l’Etat à soutenir d’avantage les jeunes entrepreneurs en leur octroyant des financements.

Toutefois, elle dit ne pas regretter de s’être engagée dans l’entrepreneuriat

Mieux, elle conseille :  » Ceux qui veulent venir en entrepreneuriat, je leur demande de venir parce qu’il y a encore de la place….tellement le domaine est vaste »

Aminata Zono

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