Entrepreneuriat-féminin : Découvrez l’itinéraire surprenant  de Reine Ines GUIGMA

Rien ne la présageait à l’entrepreneuriat.

 Elle rêvait de devenir agent de santé ou de sécurité.

 Ses multiples échecs aux concours d’entrée à la fonction publique ont fini par faire d’elle une vendeuse de fruits et de l’eau glacée au marché de Manga.

Mais, coup de destin…Elle est devenue entrepreneure.

Et tout récemment, elle a même représenté son pays, le Burkina Faso, au salon des jeunes entrepreneurs  qui s’est tenu en Tunisie du 14 au 20 novembre 2022.

Le destin !

«  Un  beau matin, mon amie, Mme BADO Gladicia  qui travaille à la direction de la jeunesse de Manga, Centre-Sud, m’appelle et m’informe  que la direction peut soutenir des jeunes dans l’entrepreneuriat »  relate  Reine Inès GUIGMA.

Pour ce faire, il lui faut candidater en déposant les dossiers au plus vite.

Chose que «  j’ai faite et j’ai été affectée dans un centre de formation de tissage et de teinture. » précise-t-elle.

L’enthousiasme avec lequel, elle a vu les hommes et les femmes faire le tissage dans le centre, lui a constitué une motivation supplémentaire.

C’est du moins, ce qu’elle a laissé entendre lorsqu’elle affirme : « Quand j’ai vu les femmes et les hommes qui tissaient, cela m’a beaucoup motivé. »

Cependant, elle fait remarquer qu’elle n’y était admise que pour faire de la teinture.

Mais au bout de 3 mois de stage, elle dit avoir épaté le directeur du centre, Emmanuel OUABA,  au point que ce dernier lui suggéra  d’associer la teinture au tissage.

« Après  m’être entretenue avec mon mari, j’ai accepté la proposition du directeur OUABA » dit-elle.

 Ainsi, les matins, elle se consacre à la teinture et les soirs, elle s’adonne au tissage mais, elle «  n’avait pas renoncé à son vieux rêve » de devenir fonctionnaire de l’Etat.

Elle se souvient qu’après 10 mois d’apprentissage et de stage au lieu de 3 ans, la maladie d’un de ses parents l’a éloignée du centre de formation.

Elle devait en effet prendre soin  du malade.

Elle ne serait plus jamais revenue dans ce centre de formation.

A sa grande surprise, dit-elle, la direction du Centre de formation  l’appelle pour l’informer d’un projet pour lequel la présélection et la sélection des dossiers se feront au Sénégal.

Elle sauta sur l’opportunité : «  J’ai constitué mes  dossiers alors même que  je n’ai pas fini mes 3 ans de formation » nous  rappelle Reine Inès GUIGMA

Et comme la chance lui colle à la peau, ses dossiers ont été sélectionnés et elle a bénéficié de son premier financement qui lui a permis de créer son entreprise.

«  Je me  sens bien dans l’entrepreneuriat »

Reine Inès GUIGMA en plein tissage

Depuis lors, elle est devenue entrepreneure. C’était en 2018.

Nous lui avons demandé, ce qu’elle fait désormais de son rêve de devenir agent de santé ou de sécurité, elle nous répond avec un large sourire.

 «  je me sens bien dans l’entrepreneuriat » dit-elle.

Actuellement elle emploie trois personnes en plus d’elle-même.

En outre, elle dit avoir déjà formé trois autres personnes qui travaillent à leur propre compte.

S’il est vrai qu’en 2018, elle éprouvait des difficultés, aujourd’hui, elle s’est mise complètement en confiance.

La finesse de ses pagnes témoigne de sa maîtrise de l’art de tisser.

Au salon des jeunes entrepreneurs qui s’est tenu en Tunisie du 14 au 20 novembre 2022, elle s’est fait parler d’elle.

Elle a hissé haut le drapeau du Burkina en se faisant décerner le certificat de la meilleure participante au Salon.

Ses pagnes Danfani, a-t-elle rappelé, ont exercé un attrait irrésistible sur les visiteurs du salon.

Or, il s’agit de sa première participation à une foire internationale.

Perspectives

Mais avant, elle a évoqué les difficultés qu’elle rencontre et qui sont de deux ordres.

Il s’agit d’une part, des difficultés d’approvisionnement des « matières premières, notamment les fils pour tisser et les teintes »

D’autre part, elle ne trouve pas d’ouvrières pour l’aider dans son entreprise.

Ici, «  à Manga, nos frères et sœurs et parents ne s’intéressent pas au tissage »

Néanmoins, elle a de nobles et grandes ambitions qui sont d’ouvrir un grand centre de formation de teinture et de tissage pour les femmes veuves, les orphelines et orphelins

Et  une grande boutique de prêt-à-porter de pagnes Danfani.

Aminata ZON0

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