Juriste de formation, Mme Fatoumata BOUSSIM est aussi écologiste engagée pour la défense de l’environnement. Elle est actuellement la secrétaire exécutive de la Fédération des Verts d’Afrique ( FeVA) et a une maîtrise des questions de l’emploi vert. Elle répond à nos questions.
Que peut-on comprendre par emploi vert ?
Un emploi vert est un emploi décent qui contribue à la préservation et à la restauration de l’environnement, soit dans les secteurs traditionnels tels que l’industrie manufacturière et la construction ou dans de nouveaux secteurs verts et émergents comme les énergies renouvelables.
Tel que défini, y a-t-il une différence entre un emploi vert et un emploi classique ?
Oui, il y a une différence. La différence se situe dans la finalité.
L’emploi vert a pour finalité de contribuer à mesurer, prévenir, maîtriser et corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement.
Donc, la dimension environnementale est prise en compte en ce qui concerne l’emploi vert tandis que l’emploi classique ne poursuit pas ce but.
Donnez-nous quelques exemples d’emplois verts sur le continent africain qui nourrissent son homme
Avant de répondre à votre question, je voudrais vous dire que les gouvernements de nos États sont de plus en plus tournés vers les emplois verts car cela contribue également à résorber l’épineux problème du chômage grandissant en Afrique.
Ainsi les emplois concernés sont :
– les métiers d’assainissement et de traitement des déchets exercés par des personnes chargées du nettoyage de la voie publique, de l’enlèvement et du traitement des ordures ou de l’assainissement des eaux usées.
En effet, les personnes exerçant ces métiers sont les agents de station, d’épuration, des agents d’assainissement, les éboueurs et les conducteurs de véhicules de ramassage des ordures ménagères.
– les métiers de la production et de la distribution d’énergie et d’eau exercés par des agents de maîtrise et techniciens en production et distribution d’énergie et d’eau et par des ingénieurs et cadres de la distribution d’énergie et eau.
– les métiers de protection de la nature exercés par les agents techniques forestiers et les gardes des espaces naturels qui sont assermentés tels que les gardes forestiers, les animateurs environnementaux…
– les métiers transversaux exercés plus par les femmes et les jeunes et les personnes de hautes qualifications telles que les techniciens de l’environnement et du traitement des pollutions et par des ingénieurs et cadres techniques de l’environnement.
Doit-on être un écologiste pour exercer un emploi vert ?
De façon générale, on n’a pas besoin d’être écologiste pour exercer un emploi vert mais pour en faire la promotion, l’idéal c’est d’être écologiste car maîtrisant le domaine et les implications environnementales du travail.
Alors, dans quel secteur de l’économie, peut-on avoir la chance de réussir un projet porteur d’emplois verts ?
Les secteurs porteurs d’espoir en matière d’emplois verts deviennent de plus en plus nombreux. Parmi eux, on peut citer : l’agriculture, l’agroalimentaire, la gestion et le recyclage des déchets et de traitement de l’eau, le bâtiment, construction ; les énergies renouvelables, le transport…
Quelles sont les opportunités qui s’offrent aujourd’hui aux jeunes qui veulent s’investir dans les emplois verts ?
Les opportunités qui se présentent aux jeunes qui désirent s’investir dans les emplois verts sont nombreuses. De nos jours presque tous les secteurs de l’économie sont intéressés par les emplois verts.
Les emplois verts permettent à nos États africains de réduire le chômage.
La question de l’engagement de la jeunesse dans les emplois verts est tellement importante qu’un forum a été initié à cet effet.
Il s’agit du Forum International « jeunesse et emplois verts » (FIJEV) organisé pour la première fois en 2012 et qui se poursuit tous les deux ans.
Ce forum donne aux jeunes francophones (hommes et femmes) âgés de 18 à 34 ans, l’opportunité de présenter des idées susceptibles de générer des emplois verts décents et durables dans le domaine de l’économie verte.
Les domaines concernés par ces projets de jeunes sont les suivants :
– l’agriculture durable
– les énergies renouvelables
– les TIC au service du développement durable
– l’habitat durable
– l’assainissement, la gestion des déchets et le recyclage
– les technologies pour l’atténuation du changement climatique
– l’adaptation aux changements climatiques…
A chaque édition du FIJEV, un concours met en compétitions des candidats présentant des projets dans les domaines cités et les lauréats sont soutenus pour leur mise en œuvre. Ceci contribue à encourager ces jeunes.
Interview réalisée par Raphaël N. Aspavati
