Start-up : Sans argent, il devient entrepreneur agricole avec un hectare de piment cultivé

Sylvain Bouma Thiéné est un jeune étudiant qui, après sa licence en droit, a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. Il n’avait ni économie, ni capital de départ.

Aujourd’hui, Il attend impatiemment dans les prochains mois sa récolte de piment Cayenne cultivé sur un hectare à Agboville en Côte d’Ivoire.

Comment en est-il arrivé à cet exploit? Sylvain Bouma Thiéné explique qu’il n’a jamais rêvé de devenir fonctionnaire de l’État et qu’il n’a pas non plus voulu être appelé diplômé sans emploi ou chômeur.

La seule voie qui s’offre à lui, c’est donc celle de l’entrepreneuriat.

Et pourtant : « Je n’avais pas de l’argent….je n’avais rien même » se rappelle-t-il quand l’idée de cultiver le piment lui était venue à l’esprit.

« C’était une nuit après une journée de ‘’ galère’’ alors que je m’étais couché, plongé dans une profonde réflexion sur ma vie, l’idée m’est venue d’un seul coup de cultiver du piment» raconte le jeune entrepreneur agricole.

Il s’est aussitôt levé, s’est saisi de son calepin et nota son idée qu’il dit avoir transformé progressivement en projet.

Où trouver le financement ?

C’était son casse-tête, sa hantise : «  je pensais et pensais encore et toujours » raconte le jeune entrepreneure agricole la gorge nouée qui ajoute : «  J’ai refusé de baisser les bras et mon refrain de tous les jours est que je dois réussir »

De cette réflexion angoissante, il dit se souvenir de certains conseils reçus lors de quelques séminaires de formation en entrepreneuriat qu’il a suivis à la maison de l’entreprise et de ses deux participations aux émissions ‘’pépites d’entreprises’’ de Bf1.

« Eureka ! » s’exclama-t-il. Ainsi, «  j’ai entrepris de faire le tour des membres de ma famille et j’ai pu avoir 50.000 Fcfa », ce qui du reste, a-t-il reconnu, est trop peu pour faire de la culture du piment.

Il s’est alors lancé dans la livraison à travers une structure qu’il a créée de toutes pièces et ses premiers clients, ce sont ses amis, les grand-frères et les tontons du quartier et son répertoire de téléphone.

Le secret

Avec ce que «  je gagne de mon activité de livreur, j’ai pu louer un hectare de terre à Agboville puis, peu de temps après, j’ai envoyé 70.000 Fcfa pour acheter la moitié des semences. Le reste, c’est à crédit »

Il n’est pas au bout de ses peines. Il lui faut maintenant faire désherber le champ. Il lui faut donc payer les laboureurs.

La moto qui lui servait à faire la livraison est une vieille moto qui était régulièrement en panne.

«  Je me voyais incapable de continuer le projet et j’ai pris un gros risque. Je me suis dit ou ça me marche ou ça ne me marche pas. »

Alors : «  J’ai demandé qu’on désherbe le champ et j’ai dit que j’enverrai l’argent avant la fin des travaux »

Aujourd’hui, notre entrepreneur agricole peut se frotter les mains de satisfaction et espère une récolte de 7 à 20 tonnes de piment Cayenne.

Depuis un an, il a crée son entreprise « TBS Agrobusiness Internationale » et est à cheval entre la Côte d’Ivoire ( où il a obtenu son baccalauréat) et le Burkina ( où il réside).

Sa main reste tendue à toutes personnes et à toutes structures qui peuvent l’accompagner financièrement à grandir dans la culture du piment.

Aminata Zono

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *