Interview de Jean Pierre PARE : «  Il y a 5 étapes essentielles pour devenir un bon entrepreneur »

Conseiller de jeunesse et d’éducation permanente, accompagnateur à la création d’entreprise, enseignant d’entrepreneuriat, Jean Pierre B. PARE nous explique dans cet entretien réalisé en ligne les différentes étapes pour devenir entreprendre

Owonews.net: Bonjour ! Au regard de votre qualité d’enseignant à l’Institut des Sciences du Sport et du Développement Humain ( ISSDH) et à l’Ecole Nationale de l’Élevage et de la Santé Animale, comment définissez-vous un entrepreneur ?

Jean Pierre PARE : Il existe plusieurs définitions d’entrepreneur. Chez certains auteurs, l’entrepreneur est une personne qui prend des risques afin de créer une entreprise.

Chez d’autres, l’entrepreneur est une personne qui innove ou qui apporte de la nouveauté permanente en entreprise.

Pour ma part, l’entrepreneur est une personne qui crée et/ou gère une entreprise afin de faire des profits.

Comment devient-on entrepreneur ?

On devient entrepreneur en suivant plusieurs étapes ; mais il faudra reconnaître que certains entrepreneurs n’ont pas suivi forcément ces étapes.

Je vais lier ces étapes à la démarche de l’accompagnement car la meilleure façon de créer son entreprise est de se faire accompagner par des techniciens et des personnes ayant l’expérience.

Les cinq étapes sont : le pré-accueil, l’accueil, le montage de plan d’affaires, l’accompagnement financier et l’accompagnement post-création.

Pouvez-vous nous décrire chacune de ces étapes ?

Évidemment, allons-y étape par étape

Etape 1 : Pré-accueil

Ici, il faut à travers des outils adaptés, amener le futur promoteur à valider son idée de projet.

Ainsi, l’idée de projet doit répondre à un ou des besoin (s), puis doit être solvable (biens ou services accessibles aux potentiels clients).

Aussi, l’idée doit apporter de la nouveauté et doit être économiquement et financièrement rentable.

Étape 2 : Accueil

Après la validation de l’idée, le futur promoteur doit approfondir ses recherches en collectant des données et des informations complémentaires relatives à l’étude de marché, l’étude technique et l’étude financière.

En résumé, il doit recueillir des informations sur sa clientèle, ses concurrents, sa stratégie commerciale, sa place d’affaire, les matériels et équipements à acquérir dans le cadre de son projet, la rentabilité de son projet, etc.

Étape 3 : Montage de plan d’affaires

Après avoir collecté les informations suffisantes à l’étape précédente, le futur promoteur doit être accompagné pour le montage de son plan d’affaires, en fonction du partenaire ciblé ou de l’Institution de Micro-Finances choisie.

Étape 4 : Accompagnement financier

Cette étape et celle du montage de plan d’affaires sont intimement liées car avant de monter le plan d’affaires, le futur promoteur doit connaître les conditions d’octroi du prêt ou de la subvention du partenaire.

Aussi, dans cette étape, d’autres partenaires seront présentés au futur promoteur afin qu’il puisse faire un choix en fonction de ses possibilités.

Enfin, le futur promoteur doit être préparé à défendre son plan d’affaires devant le partenaire en cas de besoin.

Étape 5 : Accompagnement post-création

Une fois le financement acquis, le futur promoteur aura besoin des outils afin de suivre la mise en place et l’évolution de son entreprise.

Aussi, les accompagnateurs ou les bailleurs doivent suivre le promoteur périodiquement afin de lui prodiguer des conseils avisés, et éventuellement renforcer son entreprise.

La plus grande difficulté que rencontre tout jeune entrepreneur est le financement. Dites-nous, comment financer son entreprise au Burkina Faso ?

Pour financer son entreprise, il y a plusieurs options. L’entreprise peut être financée par soi-même, c’est-à-dire par le promoteur lui-même.

Aussi, l’entreprise peut être financée en association, par deux ou plusieurs personnes ou en actionnariat.

En outre, l’entreprise peut être financée par des Business Angels (Modèle de réussite dans un domaine qui désire apporter des appuis à d’autres personnes), ONGs, les Banques, les Institutions de micro-finances, les projets et programmes.

Enfin, elle peut être financée par les fonds nationaux notamment le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ), le Fonds d’Appui au Secteur Informel (FASI), le Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE), le Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes (FAARF), etc

En tant que spécialiste et formateur, quels conseils donnez-vous aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Les conseils que je peux donner aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat sont les suivants :

Etre convaincu de son idée de projet et recueillir des informations y relatives ;

Se faire accompagner par des techniciens ou des accompagnateurs du ministère

Éviter de copier typiquement ce qu’un autre promoteur a fait déjà ; ceci dit, il faut apporter de la nouveauté, sa propre touche à son projet.

Commencer son entreprise avec les petits moyens que nous avons avant d’espérer avoir de gros moyens ;

Ne pas baisser les bras après les premières difficultés ;

Se former de façon permanente

Interview réalisée en ligne par Raphaël N. Aspavati

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